J 38 - 41 Direction l'Ouest par la route du centre

Mardi 1^er août (J 38)

1/2 Journée dans la capitale, Oulan Bator.

Mission première que nous nous sommes fixée, trouver des pneus goodrich pour remplacer nos 2 pneus arrières, le top sur piste parait-il.  Après de longues recherches, il nous faut nous rendre à l’évidence, nous ne trouverons pas ces pneus ici.

Deuxième mission, trouver une chambre à air pour la monter dans le pneu arrière qui se dégonfle et dont on n’arrive pas à trouver la fuite. Celle là également n’à pas été simple. Nous avons fini au « marché noir » de la ville, avons trouvé ce que nous cherchions et la personne pour monter le tout. OUF !!!

Pour les nouveaux pneus, nous verrons au Kazakhstan s’ils sont mieux fournis.

Gros trafic pour sortir de la ville, grosse pagaille, il faut oser jouer des coudes, sans cela on peut y rester des heures. Nous sortirons vers 14 h, heureux car aucune égratignure à signaler. Avant de reprendre la route, un petit plein de bouffe s’impose, on a pu remarquer qu’ensuite les petits commerces sont vraiment petits !

A nous, à nouveau, les grands espace dépeuplés.

Nous dormirons une fois encore au milieu de nulle part, seuls avec le sésert.

Mercredi 2 juillet (J 39)

On reprend la route vers l’Ouest, ce matin je n’ai pas eu à regonfler le pneu !

La route est goudronnée, on pourrait faire un superbe moyenne, mais des cassis et dos d’âne nous font faire de tels bonds, que nous sommes obligé de rouler à 70 maxi, et à chaque envol, les freins en prennent un coup.

En passant par un village assez important nous faisons une fois de plus le plein d’eau. Dorénavant, nous devrions moins consommer d’eau car mon stock de pastis est depuis peu épuisé.

La région est tout à fait différente que celle que nous avons rencontrée jusqu’à maintenant. Des petites montagnes encadrent la route, il pleut beaucoup plus, nous avons d’ailleurs pris encore un super orage, les champs sont vert, nous avons eu droit à nos premiers troupeaux de Yacks et de belles rivières ont fait leur apparition avec de belles gorges verdoyantes.

En fin d’après midi nous arrivions au village de Tariat, Il fait froid, 12°, et il pleut . Le village se trouve à quelques km d’un volcan et d’un superbe lac. La piste pour s’y rendre est parait-il affreuse, notre projet est donc de dormir au village, de d’y aller demain en vélo. Un peu d’exercice ne nous fera pas de mal. Nous plantons donc notre campement en plein milieu d’un champ, lui-même en plein milieu du village. Apparemment cela ne choque personne que nous soyons installés là.

Un camion de laine utilisée pour la fabrication des yourtes.

Jeudi 3 août (J 40)

Il aura plu pratiquement toute la nuit, et au petit matin ça continu. On attend une bonne partie de la matinée, la température est stable à 8°, la pluie continue, les pistes autour de nous sont détrempées, les prévisions météo (merci la 4G) sont mauvaises pour les 2 jours à venir. Pas question donc de sortir les vélos, adieu notre balade sur le volcan et notre piquenique au bord du lac, on décide de lever le camp et de prendre la route.

Sur le goudron, tout se passe bien, mais dès que l’on attaque les pistes, c’est la pataugeoire. On doit passer un col à 2500 m, 5° au thermomètre et la piste est si mauvaise que l’on doit rouler au pas.

 Les locaux roulent beaucoup plus vite que nous, ils nous incitent même à accélérer, mais ils sont souvent arrêtés, pour changer un pneu ou carrément un amortisseur.

Dans un village où nous comptions dormir, nous reprenons une bonne douche au bain communal. Les habitants ici n’ont ni eau courante, ni douche, ni sanitaire chez eux. Ils trouvent tout cela dans la rue pour un prix extrêmement modique. Ce n’est pas du luxe, mais c’est bien pratique.

D’autant plus que nos réserves de gaz s’amenuisent. Ici les standards sont différent de l’Europe ou de la Russie, pas question de refaire un plein, donc économies obligent, plus de frigo sur le gaz ni de douche chaude au camion.

Le village était trop glauque pour y passer la nuit, nous reprenons la piste, malheureusement en plein travaux. Avec la pluie tombée durant la journée avancer dans les ornières pleines de boue ne fut pas une partie de plaisir. L’éventualité d’un plantage est toujours dans nos têtes, surtout que nous sommes « tout propre ».

Un coin sympa pour dormir, au dessus des travaux, nous offre une vue imprenable sur la côte que nous devrons franchir demain, au départ. Espérons qu’il ne pleuve pas trop durant la nuit, au quel cas Claudine devra certainement pousser !

Vendredi 4 août (J 41)

Il n’aura pas plu durant la nuit et le soleil est de retour au lever.

Heureusement car toute la journée nous nous sommes battu avec la piste assez dégradée et surtout la boue pour passer de petits gués. De belles glissades, de beaux sauts, les fesses serrées au maximum. Le camion est crépi de terre mais il tient bon. Nous par contre, avons les nerfs à fleurs de peau.

Le décor est magnifique, la nature splendide, les animaux étonnant par leur nombre, et les locaux toujours aussi sympa et curieux de visiter notre yourte ? Par contre tant de beautés ne nous font pas oublier la rudesse de la piste.

Après 135 km de piste à 18 de moyenne, on décide de stopper pour aujourd’hui. On plante le campement près de nombreuses yourtes, à 2000 m d’altitude, histoire d’assister au retour des troupeaux vers leur lieu de rassemblement pour la nuit. Impressionnant de voir tous ces brebis, chèvres, yacks… descendre de la montagne, poussés par des bergers à cheval ou à moto.

L’inconvénient d’être sur le chemin des yourtes est qu’avant de rentrer chez eux, les locaux passent par chez nous pour visiter notre maison. Au début c’est marrant, après 15 visites on s’en passerait. C’est la coutume ici, après tout on est chez eux !

Une chose nous étonne également, nous ne voyons aucun touriste sur nos pistes. Dans les villes nous les rencontrons avec leurs beaux camions ou motos taillés pour les pistes les plus dures, mais ensuite plus personne. On aimerait bien partager nos galères !

Demain il nous reste encore 200 km pour atteindre un magnifique lac où nous avons prévu un jour de repos, il ne sera pas de refus.

Les nomades ne déplacent plus leur yourtes avec les chevaux mais avec des petits camions