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J 42 - 45 Une grosse tuile nous tombe sur la tête
Samedi 5 Août (J 42)
Aujourd’hui pas de photos, le cœur n’y est pas.
En roulant ce matin sur la piste, un message de l’ordinateur de bord (que nous redoutions plus que tout) nous signale une anomalie dans la gestion de l’AD blue et qu’il nous reste 800 km avant un « redémarrage impossible ».
Nous rejoignons une ville assez importante Moron pour avoir téléphone et internet. Il ne nous reste que 740 km.
On contacte Ford assistance, 4 h après on apprend que la Mongolie n’est pas couverte par le contrat, et que même si nous passons en Russie, où l’assistance pourrait marcher, ils ne nous couvriraient pas puisque le problème est survenu en Mongolie.
On pense que pour la Maif, ce sera la même chose.
Deux solutions s’offrent à nous :
Rallier Oulan Bator distance 850 km, sans arrêter le moteur, avec le faible espoir qu’ils puissent faire quelque chose pour nous, ici l’AD Blue est carrément inconnue.
Rallier la Russie, distance 750 km jusqu’à la frontière, et déclencher l’assistance de la MAIF.
Demain c’est dimanche, nous attendrons lundi pour essayer de savoir si le seul Ford du pays peut nous aider. Avec la langue mongole ce sera certainement encore un sacré problème de plus !
Pour le moment, nous sommes installés sur le parking d’un hôtel, les proprios n’ont pas tout compris sur ce qui nous arrive, mais ils nous ont autorisés à camper là.
Vous l’aurez compris, on est vraiment dans la merde, et quoi qu’il arrive, dans le meilleurs des cas, le voyage est terminé, ce sera un retour par le Russie, croisons les doigts.
Malgré tout, nos dernières photos de Mongolie, les boules !!!
Dimanche 6 Août (J 43)
La nuit porte conseil, surtout lorsque l’on ne dort pas, et une autre solution est envisageable.
Il y a 3 Ford à Irkoutsk en Russie mais cette ville est distante de 1300 km de notre point actuel. Pour garder une réserve de km avant de tomber en panne, il nous faudrait trouver un camion qui pourrait nous transporter, nous et le véhicule, jusqu’à la frontière Russe, ensuite il nous resterait 600 km à faire pour rejoindre Ford, la chose est donc jouable.
Trouver un camion, un dimanche, capable de charger notre véhicule de 3T, dans un petit village, en Mongolie et transporter l’ensemble à 700 km de là …. Même pas en rêve !
Pourtant, dès le petit déjeuner avalé, nous voilà partis à travers la ville déserte, à la recherche d’un camion.
Armé d’un traducteur électronique, nous commençons par la police, rien à en tirer ils n’ont rien compris.
Nous retournons à l’hôtel demander l’autorisation de rester un jour de plus et leur expliquons notre problème de recherche de camion. Ils appellent deux jeunes parlant anglais, plusieurs personnes viennent prendre part à la discussion, chacun donne son avis, téléphone… Toute cette communauté nous a permis de quitter à 18 h le village, dans un camion qui d’ordinaire transporte chevaux, vaches, brebis, laine de mouton….
Deux heures de travail pour monter et fixer notre véhicule, mais avec les routes que nous allons rencontrer rien ne doit être laissé au hasard. Nous avons particulièrement apprécié le sérieux du chauffeur, il faut dire qu’avec un tel camion, si tu n’es pas sérieux tu meurs vite.
Quel paradoxe ! Un camion hors d’âge, sur le quel plus rien ne marche sauf le moteur (je n’exagère pas), nous permet d’espérer sauver notre ensemble, neuf, bardé du progrès actuel, mais en rade.
Nous voilà partis pour une nuit sur la route.
En haut nos sauveurs, la mère et son fils parlant anglais.
Sur la route, pose repas pour nous et pose caca pour d'autres
Lundi 7 Août (J 44)
Le chauffeur était venu avec sa femme, en parlant et chantant tout le long du trajet, il évite de s’endormir. Elle lui sert également de veille, afin d’éviter le maximum les obstacles sur la route, et il y en a beaucoup !
Nous étions donc 4 dans la cabine. Le trajet à durer 16 h, et il restera sans doute gravé dans notre ADN. Vers 10 h du mat, nous déchargions notre camion en utilisant le talus de la route, nous étions crevés, mais la mission était accomplie. Nous étions à la frontière Russe et il nous restait 730 km de potentiel.
4 h furent nécessaire pour passer la frontière, et nous voilà parti vers Irkoutsk avec la calculette dans la tête, à vérifier toute les 5 mn, si nous arriverons où pas. L’ordinateur donne en permanence les km restant avant la panne.
Vous ne le croirez pas, mais au bout de 40 km, l’anomalie AD Blue a disparue des écrans, remplacée par « AD Blue OK ».
Tout ce bordel peut être pour rien, en tout cas nous ne pouvions pas prendre de risque supplémentaire et notre façon de faire à été certainement la bonne, même si elle nous a couté 2 bras et 2 jambes. On est vraiment passé à côté de la catastrophe, comme on dit, dans notre malheur, tout n’a pas été que négatif.
Nous passerons tout de même chez Ford histoire de savoir s’ils auraient pu faire quelque chose et surtout s’ils connaissent l’origine de ces défauts à répétition.
Quoi qu’il en soit, notre voyage est entièrement modifié. Fini l’ouest de la Mongolie, fini les pays en Stan, à notre grand regret, mais c’est trop risqué avec cette voiture trop moderne. Nous reprenons la route de retour, en Russie, vers la mer Caspienne, on verra bien en cours en route par où nous passerons. Ce qui est certain, nous éviterons les pays où Ford Assistance ne nous couvre pas !
Mardi 8 Août (J 45)
Pour nous remettre de toutes ces émotions nous avions choisi un campement en bord de lac, nous avions prévu de dormir en bord de route pour économiser les km, mais puisque tout semble réglé…
430 km aujourd’hui sans retour de problème, nous voilà de retour au lac Baïkal, il est toujours aussi sympa, on a pu s’y baigner et s’y laver, mais ce retour à la case départ nous contrarie au plus haut point.
Demain, visite chez Ford et reprise de la route vers l’Ouest, déçus et contents malgré tout de pouvoir le faire.
